Cultiver dans des bacs de jardinage ("raised beds") est une méthode de jardinage qui propose l'utilisation de boîtes surélevées en bois pour y cultiver légumes, fruits et fleurs.
Primordial à considérer est le matériau de construction d'un bac de jardinage car cela implique des coûts d'achat du bois et de son remplacement à long terme peuvent être significatifs dans le budget d'un jardin urbain.
a) Le cèdre a des propriétés reconnues anti-moisissure, anti-fongique et de résistance au pourrissement ce qui en fait un matériau à privilégier car sa durabilité contribue à l'amortissement du projet sur une plus longue période.
b) Le cèdre est beaucoup plus cher (au moins 3x fois cher) mais dure beaucoup plus longtemps (10 ans et plus) que l'épinette.
Ici à gauche, mes bacs de jardinage en bois de cèdre (gris) et en bois d'épinette non-traité (pâle). Remarquez les coins et les connecteurs (en brun foncé) de mes bacs en cèdre, j'en parle plus bas.
Mes bacs en cèdre ont plus de 9 ans, ont été montés et démontées plus d'une fois (déménagement de maison) tandis que le bac en épinette date de l'été 2021 (je doute que l'épinette puisse être aussi versatile et résistante à long terme que le cèdre). Vu le coût du bois au printemps 2021, j'ai utilisé de l'épinette dans la construction de ce bac de jardinage. Je reviendrai au cèdre dans mes prochaines constructions lorsque le prix du bois aura re-descendu.
Outre le coût du bois de construction, il y a d'autres critères à considérer dans l'utilisation de bacs de bois surélevés. Ces éléments sont contributeurs à un bon milieu de culture pour le jardinage en général mais aussi dans un bac de jardinage en particulier soit:
1) Substrat de culture (terreau): dans un bac surélevé, la terre se réchauffe plus vite au printemps et profite de la chaleur des derniers rayons du soleil à l'automne ce qui permet de gagner quelques jours de plus à chaque extrémité ("season shoulders") de la saison de culture sous les latitudes au climat plus frais.
2) Irrigation: lors de l'arrosage du jardin, l'eau (de préférence reposée 24 heures nécessaire à la déchloration de l'eau de l'aqueduc municipal) est appliquée directement à la surface du bac de culture, limitant ainsi le ruissellement hors de la zone des racines des plantes et donc son gaspillage, un facteur important dans une perspective de mitigation des impacts environnementaux de cette activité.
3) Paillis: l'ajout d'un paillis à la surface de la terre du bac de jardinage est recommandé car il diminue l'évaporation après l'arrosage, ralentit l'assèchement du sol durant les journées de canicule et réduit les fluctuations de température de la terre. Attention de n'utiliser que de la paille (tige de graminées ou de plantes céréalières) et pas du foin car ce dernier contient souvent des graines.
Avantage supplémentaire, le bac de jardinage se draine facilement, évitant les risques associés au sur-arrosage tels que la pourriture des racines et les moisissures ou champignons sur la partie aérienne de la plante ou sur le bac de jardinage lui-même.
4) Désherbage: le désherbage en est grandement facilité vu que la surface de culture à surveiller est limitée. Ainsi seules les graines portées par le vent ont une chance de germer dans le bac de jardinage. Quant aux plantes envahissantes à partir de la périphérie d'un jardin de type conventionnel (directement en terre ou en planche de culture) sont circonscrites sur les pourtours du bac et ne peuvent grimper aux bords pour aller s'implanter dans le bac surélevé.
En conclusion, malgré que les avantages indéniables de cette méthode de culture, il y existe toutefois des désavantages évidents tels que le coût (et le temps) de fabrication, la nécessité de remplacer les planches pourries, la limitation de l'espace cultivable au format choisi et la nécessité d'amender périodiquement le substrat de culture avec un mélange de compost et de terreau et, à plus long terme de le remplacer au complet. Ces désavantages viennent tempérer l'enthousiasme du jardinier de choisir la méthode du bac de jardinage plutôt que la méthode de la planche de culture.
Pour ma part, côté, j'ai choisi de cultiver dans des bacs de jardinage car mon terrain de dimension restreinte et en pente ne permettait l'utilisation de planches de culture. Je suis très satisfait du résultat.
Pour faire simple, la construction d'une boîte en bois qui doit être bâtie pour durer plusieurs années été comme hiver et endurer à répétition de multiples arrosages et sécheresses successifs est tout un contrat. Le bois est un matériau organique qui travaille avec la météo. Selon l'essence choisie, il se détériore plus ou moins lentement. Dans un bac de jardinage, les planches de bois elles-mêmes sont assez résistantes; les points faibles à renforcer dans une structure carrée ou rectangulaire sont les coins de la boîte.
En général, le principe de base est que les planches des côtés sont jointes à chaque coin par des morceaux de bois de la même longueur que la hauteur des 4 planches qui forment le quadrilatère de la boîte. Ces 4 morceaux en bois sont ensuite vissés à chaque jeu de 2 planches qui composent chacun des 4 coins du bac de jardinage en un tout rigide. Le concept est simple mais l'exécution peut être plus ou moins ardue selon votre expertise de menuisier. Le résultat attendu (4 coins très rigides et bien perpendiculaires) n'est pas toujours celui obtenu à court terme et maintenu à long terme une fois que le bois subit les affres du temps qui passe et de la météo.
Après plusieurs recherches sur internet, j'ai trouvé LE produit pour monter un bac de jardinage en bois solide, résistant et réutilisable. Penser à le commander en hiver ou très tôt au printemps car il est très vite "out of stock".
Les coins en aluminium de la compagnie Veseys de l'Ile-du-Prince-Édouard au Canada. Ces pièces d'aluminium sont faites pour accepter des planches de 1.5" d'épaisseur et de longueurs ajustables selon vos plans. L'avantage de cette pièce d'aluminium est la rigidité structurelle qu'elle confère au coin qui est formé lorsque l'on y glisse perpendiculairement les 2 planches qui forment un des 4 côtés du bac. Le diamètre intérieur du tube carré en aluminium est d'une dimension de 2x2.
Autre avantage indéniable, le design de cette pièce permet de facilement remplacer une planche pourrie sans mettre en péril l'intégrité du bac de jardinage. Voir le vidéo disponible sur la page du manufacturier.
Une autre version de ce produit que j'utilise est le connecteur ("in-line connector") qui permet de joindre 2 planches ensemble de bout en bout dans le sens de la longueur pour augmenter la longueur totale du "raised bed" et de le renforcer en son milieu. Évidemment, ces produits spécialisés ont un prix et font augmenter considérablement le coût de la construction d'un bac de jardinage, un autre poste de dépense de plus à considérer dans votre projet de jardinage.
Néanmoins, au final, je suis très satisfait de ces produits. Notez que je ne reçois aucune rémunération des produits qui sont évalués dans ce site.
Plusieurs plantes au jardin nécessitent d'être supportées au cours de la saison de jardinage. Les concombres et les tomates entre d'autres gagnent à être tuteurisés vu la propension de ces plantes à produire de longues tiges souples ("lianes") qui doivent supporter le poids de plusieurs fruits mais sans la force que confère une tige ligneuse comme une branche d'arbre.
En général, les jardiniers cultivent ces plantes avec la méthode qui consiste à
a) ne conserver que la tige principale en enlevant les rameaux secondaires ("gourmands")
b) en faisant croître la plante en hauteur le long d'un fil vertical sur lequel cette dernière est attachée au moyen d'attaches à tomate en plastique ("trellis clip").
De cette façon, le tuteurage sur fil optimise la production de fruits des tomates et des concombres.
De son côté, la vigne gagne aussi à être supportée mais d'une façon différente. Car contrairement aux tomates et concombres, la production des raisins se fait le long de rameaux secondaires qui s'étalent autant en hauteur qu'en largeur. Cette particularité demande qu'il faut soutenir la vigne au moyen de palissage.
Les méthodes de tuteurage et de palissage permettent de fournir
a) plus de lumière aux feuilles donc une meilleur photosynthèse,
b) une meilleure circulation d'air autour des plants minimisant les risques associés à l'humidité ou une mauvaise aération et
c) d'éloigner du sol les plantes qui sont sensibles aux maladies et champignons qui pourraient migrer sur les feuilles de celles-çi lors d'un arrosage qui les éclabousserait avec des particules de terre.
À l'été 2022, pour soutenir mes plants de tomates et de concombres dans mes bacs de jardinage, j'ai utilisé la méthode du tuteurage sur fil que j'ai monté sur une structure de fer-angles en T ("T-bar") en acier de 8' de hauteur. Les "t-bars" sont définitivement plus chers (entre 10 et 15$ chaque) que des montants en bois et sont beaucoup trop solides pour l'usage que j'en fais (voir les images à droite).
La structure des tuteurs que j'ai conçue se fond dans le paysage et donc est assez discrète pour bien s'harmoniser dans le décor de haies de cèdre aux alentours.
Mes critères pour cette décision sont à l'effet que:
a) Le bois est maintenant un matériau relativement cher ce qui diminue ses avantages versus l'acier surtout lorsque l'on tient de sa durée de vie du bois une fois exposé à la météo de nos 4 saisons. À l'échelle du temps de mon jardin, la pourriture est le facteur principal à considérer car elle compromet la force structurelle du bois.
Pour contrer ce phénomène naturel, il faut soit augmenter les dimensions de la pièce de bois pour qu'elle dure plus longtemps, soit lui appliquer un traitement retardant (par exemple à base d'huile de lin) soit remplacer la pièce de bois une fois pourrie. J'évalue que ces trois points sont tous contributeurs au désavantage du bois par rapport à l'acier.
De son côté, l'acier rouillera mais gardera sa rigidité structurelle sur une plus longue période que le bois sans entretien ou remplacement avant longtemps. Notez qu'il est toujours possible de le peinturer avec une peinture anti-rouille mais cela n'est pas vraiment nécessaire et même, est à proscrire car la peinture est un produit chimique qui faut tenir éloigner du jardin.
Pour ma structure actuelle, j'ai utilisé les produits suivants:
a) 12x "T-bars" de 8' de longueur @ $15 un.
b) 2x "T-bars" de 4' de longueur @ $8 un.
c) 8x étriers en U de 1 3/8" x 2 1/2" @ $2.50 un.
pour un total d'environ 225$.
Pour chaque "raised bed", ma structure de tuteurage se compose en 3 parties soit:
a) les montants verticaux de 8' de hauteur sont fixes car insérés dans les tubes d'aluminium (2" x 2") des connecteurs des planches situés aux 4 coins.
b) un plateau de levage horizontal composé de deux "T-bars" de 8' dans le sens de la longueur et d'une "T-bars" de 4' de largeur du "raised beds". Ce plateau est ajustable en hauteur au moyen de chaines reliées à des attaches en S qui sont elles-mêmes suspendues dans les trous de "T-bars" aux 4 coins du "raised bed".
c) Finalement, les tiges sur lesquelles sont accrochés les fils verticaux auxquels les plants de tomates sont attachés (voir images à droite) sont posées sur le plateau de levage horizontal.
Au final, mon système de tuteurage est solide et ajustable jusqu'à 8' de hauteur.
À suivre...
Bacs de jardinage